Un article d’Isabel da Rocha (IdR)
Quel rapport entre « Rosemary’s baby » et le son de l’océan ? Ou la voix des loups ?
Un homme, guitariste et compositeur, devenu docteur en bioacoustique, Bernie Krause. Celui qui œuvra avec les Doors et pour de nombreux films, abandonna tout pour se consacrer à une autre musique : celle de la Nature. Depuis plusieurs décennies, il collectionne les voix de la terre, de nos fragiles écosystèmes, et a créé les plus grandes archives acoustiques du monde.
Il compose depuis avec des milliers de sons captés : animaux, vents, sources, eaux, frottements de sable ou roseaux brisés… Tout un monde subtil de vocalises, de chants, fréquences, ordonnancés harmonieusement, hélas menacés par la force destructrice de l’homme. Car en un demi-siècle le constat est là : la moitié des paysages sonores ont disparus et n’arrivent pas à se reconstituer. Le chant de notre planète s’amenuise, se meurt, agressé par les sons humains. Difficile à concevoir pour l’humain du XXIe siècle, trop pressé, plus apte à zapper les sons naturels au profit du visuel, urbain éloigné de la nature.
La Fondation Cartier présente actuellement « The great animal Orchestra. », une exposition justement inspirée par le travail de Bernie Krause.
Je vous laisse mettre votre casque, fermer les yeux et plonger dans l’océan et bien d’autres paysages. Redécouvrir une symphonie oubliée :
http://www.legrandorchestredesanimaux.com/fr/oceans
« Les sons révèlent la santé du lieu et l’impact du changement climatique en dix secondes. » Bernie Krause
Photo à la Une : Bernie Krause, fondateur de l’ambiophonie, science émergente.