L’Arctique, une fonte irréversible ?

Un article de Prescillia Hagnere, stagiaire Artecisse H2eau.

Années après années, mois après mois, semaines après semaines, des articles, des études ne cessent de paraître pour nous alerter sur la situation des glaciers en Arctique. En novembre dernier, l’Institut météorologique danois a relevé des températures proches de 0° Celsius, soit 20 degrés au-dessus de la moyenne !

Mais comment prendre conscience de la nécessité de protéger cette source vitale ? Comment prendre conscience de l’ampleur de l’urgence climatique lorsque celle-ci nous semble abstraite, éloignée, n’affecte pas profondément notre quotidien…

Et pourtant, le rôle de la banquise est crucial. Pour comprendre cette urgence, il faut comprendre le fonctionnement et les enjeux environnementaux liés à ces glaces.

En hiver, la banquise, plus étendue et épaisse, reflète les rayons du soleil vers l’atmosphère. En réfléchissant la lumière, elle maintient la température de l’eau et de l’atmosphère et empêche leur réchauffement. La banquise est donc un isolant entre l’océan et l’atmosphère. L’été, elle garde son rôle d’isolant mais fond en partie avant de se reformer l’hiver suivant.

Cependant, le constat est le suivant, une boucle dangereuse met en danger ce fonctionnement. En effet, le réchauffement climatique influence la reconstruction de la banquise qui commence de plus en plus tardivement alors que sa fonte, elle, intervient de plus en plus tôt dans l’année. La superficie reconstruite rétrécie d’année en année et cette glace devient de moins en moins épaisse, de plus en plus fragile. Moins de glace signifie donc une moins grande possibilité de réflexion de la lumière qui engendre un accroissement du réchauffement climatique et ainsi de suite…

A partir de ce constat, quels sont les enjeux liés à ce phénomène ?

  • L’augmentation du sel dans les océans, dû à la fonte des glaces, peut modifier les courants marins et donc les transports de chaleur.
  • La montée du niveau des océans.
  • La mise en danger de la biodiversité. Les phoques, les ours, les morses, les caribous… doivent s’adapter à une mutation rapide de leur environnement. Un autre constat lié à la biodiversité est le risque de voir s’introduire des espèces inhabituelles qui par la suite pourrait remplacer les espèces actuelles.

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Et notre rôle ? Comment prendre conscience de notre impact individuel sur ce phénomène ? Une étude publiée dans la revue Science apporte ce constat, un vol Paris New-York, par personne, coûte à la planète 3m2 de glace arctique soit l’équivalent de 4000 km parcourus en voiture.

Un chiffre qui nous invite à réfléchir au rapport de l’humanité à l’environnement du Pôle Nord.

Nous sommes intimement liés à cette partie du monde qui nous semble pourtant si éloignée. Et il est urgent de modifier nos modes de vie et de consommation ; il ne s’agit pas de tout rejeter, mais de réfléchir ensemble à de nouvelles solutions, comme de consommer le plus local possible, en direct producteur consommateur responsables, de développer les énergies renouvelables, d’autant que les réserves fossiles cachées sous la banquise attirent des requins qui n’ont rien de marin et détruisent la faune du Grand Nord. Œuvrer et communiquer ensemble, artistes, intellectuels, simples humains, pour que l’Arctique soit protégée… Il y a tant à faire, maintenant, à commencer peut-être par lire « Arctica » le dernier recueil d’études scientifiques de Jean Malaurie, le premier homme au monde à avoir atteint le pôle géomagnétique Nord en 1951, qui vécut avec les Inuits de Thulé par -40 degrés, et qui réclame la sacralisation de l’Arctique. (Voir Libération du 2 décembre dernier).

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