Tours et détours, mon h2eau bouillonne
Si elle ne faisait qu’un tour encore
Je serais moins cramoisie
Je la sens brétailleuse à faire peur
Dès matineau, acidule en diable
« Abuseurs, voulez-vous donc assoter l’humanité ?
Sacrifier Neptune à des artéfacts
Sacrifier la légende, abri des sagesses populaires,
Un seul nom nous manque, un seul mot que mille ne sauraient remplacer,
Et l’équilibre bascule !
Ne voyez-vous pas l’ignorance gagner
Et ceux que la folie frappe
Invoquer Nemesis avant de la connaître
Et sans en avoir mesuré les noirs complots
Tout détruire sans discernement.
Ne voyez-vous pas les tragédies s’amplifier
La bêtise, en mireuse obscène, accourir au galop
Sur des montagnes de ruines stériles
Vous gaver d’images hallucinogènes
Mecs je vous le dis par défaut de mots et trop de morts
C’est votre mouscaille que je vais lessiver ! »
Balivernes, pensez-vous, votre h2eau déraille…
Non, point de calembredaines ici
Délogé, dépopularisé le Neptune, protecteur des eaux vives
Au même titre que Morphée, Némésis, Nestor,
Œdipe ou encore Orion,
Sortis du dictionnaire de la docte Académie française*
H2eau, allons amie, laissons là les académistes,
Pleure, murmure, offre ta musiquette aux déshérités
Promenons-nous de la Cisse à la Loire
Et croyons aux poètes, aux rappeurs des temps nouveaux
Par lesquels vivent les mots.
Billet d’Isabel da Rocha modifié le 20 décembre. Et petit jeu : démêlez les mots supprimés des nouveaux entrés.