Article de Prescillia Hagnere.
Shinichi Maruyama, artiste japonais, étudie la question du mouvement et de l’énergie en résultant. Il est l’auteur d’une série de photographies intitulée « Water sculpture » au concept apparemment simple : photographier l’eau dans sa chute. Par ce geste artistique, il nous donne à voir toute la puissance esthétique de l’eau, cette source pure, précieuse et limpide, qui se sculpte au gré de ses envies et dont la maîtrise est illusoire.
L’artiste insuffle à l’eau une énergie pour se mouvoir et nous ne pouvons que nous émerveiller de ces courbes se dessinant sans se laisser deviner préalablement. Mouvante, changeante, insaisissable, l’artiste redonne à l’eau toute son essence, sa qualité de source de vie. Un travail qui porte un nouveau regard sur l’eau en rendant visible ce que nous ne percevons pas dans notre quotidien : l’inéluctable (r)évolution, bavarde métamorphose de chaque seconde passante.
Il est l’auteur d’une autre série de photographies intitulée « Kusho », qui signifie « écrire dans le ciel » en japonais. L’artiste confronte l’eau et l’encre en un immense sumi-e aérien, alliant calligraphie et esthétique wabi-sabi. Les deux sources jaillissent, s’affrontent et s’éclaboussent sans jamais parvenir à se mélanger. Une sombre couleur qui n’est pas sans rappeler celle du pétrole qui s’invite trop souvent dans nos océans.
Par ce procédé qui consiste à photographier l’eau dans son éternel mouvement, Shinichi Maruyama nous offre un pur moment de poésie et de philosophie.
Des œuvres qui confirment notre conviction que l’art peut changer notre vision du monde et notre rapport à l’eau.
Je vous laisse découvrir son travail en cliquant sur la légende de cette très belle photographie Kusho.
