Exposition du 15 juin au 21 septembre 2018 au Convivial’café de Landes-le-Gaulois.
Il y a plus d’un an déjà, j’ai écrit un billet d’humeur sur ce blog. Il est sorti d’un jet, exaspérée que j’étais par le dédain affiché de nos concitoyens pour ces constructions sans lesquelles nous serions encore en train de puiser l’eau au puits !
L’eau accessible à tous et à domicile est un service relativement récent, puisqu’en 1930 seulement 23 % des communes disposent d’un réseau de distribution à domicile et qu’en 1945, 70 % des communes rurales ne sont pas toujours desservies. Pour cela il faudra attendre la fin des années 1980 ! Il y a donc seulement 38 ans. Deux générations à peine !
Je me souviens avoir été chercher l’eau à la source du petit hameau où je passais mes dernières vacances d’étudiante ; c’était en 1976. Il me reste surtout en mémoire la fraîcheur de l’eau, la découverte de son goût, d’une minéralité propre, d’une saveur à laquelle je n’avais jusqu’alors pas prêtée attention. Je me souviens aussi de l’inquiétude, de cette crainte des pollutions industrielles et des âpres discussions, car être écologiste en ce temps pas si lointain, était être réactionnaire, être contre le progrès. Et le progrès allait donc de pair avec le traitement des eaux, le développement des adductions et la construction des nombreux châteaux d’eau qui font maintenant partie de notre paysage urbain et rural.
Mais pour être tout à fait honnête, je ne me suis vraiment intéressée à ces « castella » qu’il y a peu, lorsque je me suis installée dans la Vallée de la Cisse. Deux édifices m’ont immédiatement touchée : La Richerie, en plein champ entre Coulanges et Chambon-sur-Cisse, attire l’œil par sa capacité à capter la lumière du soir et à se parer de l’ombre des arbres environnants. Il se dresse tel un point d’exclamation à la pointe nord de l’ancienne métairie éponyme.

L’ancien château d’eau de Monteaux, auquel il me plaisait de donner alors la parole, tant son allure de Pinocchio aux grandes jambes le rendait humain. Il écarquille les yeux et sa bouche entrouverte accueille nombre d’oiseaux.

Depuis je profite de mes nombreux rendez-vous en Vallée de la Cisse pour photographier ces édifices, presque tous construits à partir des années 50. Le travail est long et va sans aucun doute se poursuivre sur quelques années…